pas toujours facile d’entretenir de bonnes relations avec sa belle-fille. Voici certaines règles à suivre pour faciliter vos rapports.
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Cela ne se passe pas du tout comme vous l'espériez : vous étiez prête à accueillir chaleureusement votre belle-fille, mais elle se montre distante et se permet même de juger votre façon de vivre, vos relations avec votre fils...
Et si toutes ces tensions n'étaient qu'une question d'incompréhension réciproque ? « Le rôle de belle-mère (comme celui de belle-fille) s'apprend, explique Lalie Walker, psychothérapeute. On ne naît pas belle-mère, on le devient, et cela demande beaucoup de travail sur soi ! »
Attention à la première rencontre belle-mère / belle-fille
La relation belle-mère/belle-fille s'instaure dès le premier repas de famille.
Avec, parfois, des tensions difficiles à oublier : « Je suis végétarienne et, pour notre première rencontre, ma belle-mère avait préparé un civet de lièvre, se souvient Eléonore, 36 ans. Je me suis donc excusée et je n'ai rien mangé ! Cela a jeté un froid terrible. Elle avait passé l'après-midi à cuisiner pour nous... Vexée, elle m'a lancé. Cela va être difficile de vous intégrer dans notre famille de chasseurs ! On a mis beaucoup de temps à surmonter ce différend... »
Ce rapport à la nourriture peut paraître secondaire mais pourtant il cimente les premiers liens. Par le repas, la belle-mère témoigne son attention, sa culture culinaire... Et le refus de sa belle-fille peut être perçu comme une offense.
Il est donc préférable de demander à votre fils les goûts de votre belle-fille et de trouver un compromis.
De même, si, pendant ce premier dîner, elle vous propose de vous aider à desservir la table, ne refusez pas. Elle manifeste l'envie de s'intégrer et un refus serait perçu comme une protection de votre territoire intime...
Car la relation belle-mère/belle-fille se bâtit ainsi : sur des détails dont chacune se souvient très longtemps. Comme autant de petites blessures qui alimentent les rancœurs.
Quand la belle-fille se présente pour la première fois chez ses beaux-parents, elle arrive en territoire étranger, ignorant tout des "lois" qui régissent les habitudes de vie : rapports entre les enfants et les parents, intimité plus forte entre certains membres de la famille, valeurs morales... Même si les milieux sociaux des deux familles sont proches, il peut exister des différences importantes de modes de vie.
Les disputes se fondent souvent sur des malentendus
Si votre belle-fille vous paraît distante, c'est qu'elle observe votre façon de vivre pour mieux connaître votre famille.
Evitez donc de la harceler et laissez-lui le temps d'intégrer vos habitudes.
Et surtout ne la jugez pas trop vite « Ma première rencontre avec ma belle-mère m'a beaucoup marquée, raconte Laetitia, 28 ans. Elle me dévisageait des pieds à la tête et me posait plein de questions. Mon mari m'a dit que c'était sa façon de me témoigner de l'intérêt, mais je sentais, rien qu'à son regard, qu'elle ne me trouvait pas assez bien pour son fils... »
Vos paroles ou vos attitudes peuvent avoir un sens différent pour votre belle- fille. « C’est difficile à admettre, mais c'est fréquemment le cas, souligne Lalie Walker. Les disputes se fondent souvent sur des malentendus. Belle-mère et belle-fille abordent des sujets très personnels et vivent une grande intimité alors qu'elles n'ont pas les mêmes "codes" familiaux pour communiquer ! »
Chacune doit donc exprimer ce qu’elle ressent. Si vous êtes blessée par une réflexion de votre belle-fille, faites-lui comprendre gentiment ce que vous ressentez. Et acceptez la réciproque. En échangeant vos ressentis, vous comprendrez réellement sa façon d'être.
Pourquoi tant d’hostilité ?
La réponse est claire : par rivalité. Toutes deux vivent une relation affective forte avec cet homme qu'elles aiment et qu'elles n'ont pas envie de partager. La belle-mère a accompagné et éduqué son fils pendant de nombreuses années.
Mais, aujourd'hui, c'est sa belle-fille qui va partager son intimité. Elle doit donc faire le deuil d'une partie de son rôle maternel et accepter de laisser vivre son fils sans elle. Et cette période peut être très douloureuse.
Pourtant, « plus elle a rendu son fils autonome, plus elle acceptera cette séparation, explique Lalie Walker. De même, si les mères ont un bon réseau de copines, un hobby... elles vivront mieux ce détachement. »
De son côté, la belle-fille accède à l'autonomie. Emancipée de ses parents, elle rêve de pouvoir fonder son propre foyer. Mais ce n'est pas si facile quand tout sujet fait l'objet d'une comparaison avec sa belle-mère : l'éducation des enfants, la gestion du budget, la tenue de la maison, la cuisine...
Certaines femmes entrevoient alors leur belle-mère comme un frein à leur autonomie.
« Elle me prend pour une gamine, me fait comprendre que j'élève mal ma fille, témoigne Sophie, 34 ans. Chaque fois, ça m'énerve et je n'ai plus envie de la voir. Alors, elle se plaint auprès de mon mari parce qu'elle ne voit plus assez sa petite-fille. »
Les belles-mères se sentent souvent investies d'une autorité, d'une expérience telle qu'elles ne veulent pas rester à l'écart de l'intimité du couple et n'hésitent pas à prendre parti pour l'éducation des enfants, les disputes du couple, le mode de vie... Cependant, « j'ai compris qu'il fallait que je me montre disponible mais sans m'imposer dans leur vie, raconte Nadia, 60 ans, belle-mère de Marianne, 25 ans. Et surtout, j'essaye de ne pas leur mettre de pression pour qu'ils viennent me voir. Ça m'a demandé des efforts au début mais, maintenant, ce qui compte pour moi, c’est qu'ils soient heureux tous les deux. »
La nécessaire maturité du fils
Mais la relation ne peut devenir sereine que si le fils y prend part. Il doit apprendre, lui aussi, à porter un nouveau regard sur sa famille et reconnaître certaines erreurs ou manquements faits à sa femme et assumer sa nouvelle vie.
« Il arrive que le fils n'ose pas affronter sa mère et accuse à tort sa femme : "On ne vient pas vous voir ce week-end, mais c'est ma femme qui ne veut pas... Il faut absolument que le fils assume lui-même ses désirs. C’est primordial pour la vie de couple », affirme Lalie Walker.
Il doit essayer d'expliquer à l'une et à l'autre des réactions difficiles à accepter : "Oui, je comprends que tu aies pu être blessée, mais maman a beaucoup de franc-parler et ne se rend pas compte de ce qu'elle dit..."
Bien sûr, cet investissement demande du temps et du courage, mais c'est le rôle du fils et du mari que de faciliter le dialogue entre les deux femmes. Car des relations difficiles belle-mère/belle-fille font beaucoup souffrir.
Si elle est soutenue par son mari, la belle-fille montre souvent davantage de tolérance envers sa belle-famille.
Renoncer à la belle-fille idéale
Si vos efforts restent vains avec votre belle-fille, il faut parfois admettre que vous n'êtes pas faites pour vous entendre.
Toutefois, vous devez respecter le choix de votre fils. Comment ? En renonçant à la belle-fille dont vous rêviez. C'est la seule solution si vous ne voulez pas perdre l'affection de votre fils et de vos petits-enfants.
La position de belle-mère peut parfois être ingrate et requiert beaucoup de finesse psychologique. Mais soyez rassurée : les moments d’intimité avec votre belle-fille sont rares. Cela vaut donc la peine de canaliser vos émotions. Et peut-être votre belle-fille sera-t-elle sensible à votre respect et tentera-t-elle de vous imiter... initiant une relation plus sereine pour toute la famille.